Quels sont les effets de la spiruline sur l’immunité ? La spiruline (Arthrosira platensis) fait partie de la catégorie des microalgues bleues-vertes. Elle apporte une gamme variée de micronutriments et macronutriments. Elle est composée de 60% de protéines et 14% de glucides, est riche en acides gras polyinsaturés, et en acides aminés essentiels. Elle représente aussi une bonne source de fer, magnésium, phosphore et sélénium. Elle contient également de la phycocyanine, le pigment bleu de toutes les algues bleues vertes. Il est intéressant de noter que, dès les années 2000, des polysaccharides (sucres) de la spiruline ont identifiés comme ayant une action immuno-modulatrice (Pugh et al., 2001) à faible dose. Enfin, elle contient des antioxydants comme le beta-carotène, et supporte la fonction immunitaire (Karkos et al., 2011).
Sommaire [Masquer]
- 1 Les effets bénéfiques de la spiruline sur l’immunité
- 2 Focus sur les dernières publications scientifiques récentes en lien avec le COVID-19
Les effets bénéfiques de la spiruline sur l’immunité
Importance du système immunitaire
Le système immunitaire est le système de défense du corps contre les micro-organismes tels que les virus, bactéries, toxines… On distingue 2 types de système immunitaire qui sont complémentaires dans leur action :
- le système immunitaire inné non spécifique
- le système immunitaire adaptatif spécifique d’un pathogène
La surveillance immunitaire normale pour détecter les agresseurs, représentant la 1ère ligne de défense de l’organisme est le système immunitaire inné, composé notamment de macrophages et de cellules NK (Natural Killer) qui sont capables de détecter, et de détruire des pathogènes. Les macrophages digèrent (« mangent ») les pathogènes avant de les détruire, et produisent des médiateurs de l’inflammation, comme les cytokines. Ces dernières recrutent et coordonnent le recrutement d’autres cellules immunitaires. Une véritable coopération entre différents types de cellules immunitaires se met en place lors d’une réponse immunitaire.
Le système immunitaire acquis dit « adaptatif » est composé d’autres acteurs en particulier les lymphocytes B et T. Une phase d’apprentissage de 5 à 7 jours se met en place où les lymphocytes B et T apprennent à reconnaître l’agent pathogène. Les lymphocytes B sont capables de produire des anticorps qui reconnaissent spécifiquement une partie du pathogène (un antigène) qui va faciliter la reconnaissance puis la destruction du pathogène comme les virus ou bactéries. Les lymphocytes assurent différentes missions dont notamment la destruction et l’élimination des cellules infectées.
La réponse immunitaire en 5 étapes
L’efficacité du système immunitaire est cruciale dans :
- La détection des pathogènes
- La coordination et la rapidité de recrutement des cellules immunitaires pour contenir l’infection et la résoudre
- La production d’anticorps
- La destruction des pathogènes
Certains facteurs influencent l’état du système immunitaire. On distingue les facteurs non modifiables comme la génétique et les antécédents médicaux, des facteurs environnementaux modifiables. Certains facteurs l’affaiblissent comme l’inflammation chronique, le stress oxydant, le stress chronique, la fatigue, une alimentation déséquilibrée, le manque d’activité physique, un sommeil non réparateur ou un manque de sommeil et un défaut de régénération des tissus souvent à une inflammation chronique.
La spiruline, ses effets bénéfiques connus sur l’immunité
Les effets de la spiruline améliorent l’immunité innée en stimulant la capacité des cellules NK à détruire les pathogènes, et celle des macrophages à “digérer” et détruire les pathogènes. Elle a également des effets bénéfiques sur l’immunité adaptative, en augmentant la production d’anticorps par les lymphocytes B et la production de cytokines, utiles dans la coordination de la réponse immunitaire. Sa consommation améliore également la mobilisation des lymphocytes B et T, acteurs de la réponse immunitaire. Elle a également des effets immuno-modulateurs favorables pour la rhinite allergique (Wu et al., 2016; Selmi et al., 2011; Loebner et al., 2008; Pugh et al., 2015 ; 2001; Balachandran et al. 2006; Appel et al., 2018; Qureshi et al., 1996; Hayahsi et al., 1998; Cingi et al., 2008; Finamore et al., 2017; Ferrazzano et al., 2020; Hirahashi et al., 2002).
Plusieurs études cliniques ont également démontré son effet bénéfique pour lutter contre l’immunosénescence (le vieillissement du système immunitaire naturel avec l’âge) et l’anémie (manque de fer) chez les seniors, associée à une action anti-inflammatoire et antioxydante (Loebner et al., 2008; Yakoot et al., 2012; Selmi et la., 2011; Chei et al., 2020; Wu et al., 2016; Finamore et al., 2017; Ferrazzano et al., 2020, Park et al., 2008; 2016, 2017). Lutter contre la diminution des capacités naturelles du système immunitaire avec l’âge permet de soutenir le système immunitaire à détecter efficacement les pathogènes, à se mobiliser suffisamment et à se coordonner rapidement, afin de lutter et contrôler l’infection, aboutissant à une destruction rapide des pathogènes détectés. Un extrait de spiruline titré à 30% de phycocyanine a démontré également une action anti-inflammatoire sélective et antioxydante (Jensen et al., 2015), qui de façon intéressante, ne diminue pas in vitro la surveillance immunitaire normale avec un soutien de mobilisation des cellules NK et l’activité migratoire des macrophages.
Action antivirale connue de la spiruline
La spiruline a démontré in vitro une action antivirale sur différents virus animaux et humains : herpès, cytomegalovirus, rougeole, oreillons, grippe/influenza A, VIH-I, Pseudorabies virus (PRV) (pseudo-rage) (Karkos et al., 2011; Mader et al., 2015 ; Aheyunie et al., 1998; Hernandez Corona 2002). Au niveau clinique, la consommation de spiruline, en particulier de phycocyanine, a des effets bénéfiques en diminuant l’effet cytotoxique de l’enterovirus 71, infection présente chez l’enfant (Shie et al., 2003). De plus, l’augmentation de cellules CD4+ (lymphocytes) et la diminution de la charge virale ont été observées chez des patients atteints de VIH-I après 6 mois de consommation de spiruline (Ngo Matip et al., 2015).